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128 pages — 24 x 32 cm

impression quadrichromie

couverture cartonnée

collection Amphigouri

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ISBN 9782390220527
29 €

La Montagne

« Dans le patelin et dans le pays, il passait bientôt plus de combis de flics que d’oiseaux sauvages. »

Après Un et demi, revoilà Valfret avec un grand livre orageux et tellurique, un livre qui crie et qui respire.

Les révoltes qui grondent dans le pays se font loin, en ville. Le narrateur oublie tout dans un mélange à base de vodka, dans un fantasme de faire brûler la Porsche du maire et le souvenir du cul de l’être aimé. La vie est dans les arbres, dans les collines, dans le soleil qui fait vibrer les champs et dans la tempête qui menace

La Montagne raconte la quête de sens d’un adolescent dans un monde et une famille rurale qui meurent à petit feu, son manque de perspectives dans une société écocidaire et autoritaire… 

Les variations de Valfret sur les champs, les vallées, les façades décrépies racontent en évitant les longs discours l’histoire intime, sociale et politique d’un personnage et des lieux qu’il voit quotidiennement. Ses pensées rentrent dans de vieux bâtiments, se posent sur les paysages silencieux d’un bled anonyme, ou semblent sourdre de l’orage, se disperser dans le vent comme la fumée d’un pétard.

Les gens s'en vont, disparaissent. La représentation des choses, des évènements, se brouille, devient un magma d'émotions et d'informations lointaines. Comme chez Alex Barbier, la voix d’un narrateur et ce qu’il a vu nous hantent, et comme chez Barbier cette voix solitaire est cernée par le vide. Une poésie épicurienne et enragée est jetée dans les paysages, qu'elle habite et met en tension.

Son récit brumeux est fait de souvenirs, de fantasmes et de rumeurs, délibérément perturbant, passant d’un sujet à l’autre et nous privant de figure humaine. De l’obscurité peuvent surgir poésie, grotesque, désir, violence, et de sombres évidences venir se télescoper dans la tête d’un adolescent.

Chaque paysage est ici une tension, un combat entre plusieurs inspirations, plusieurs techniques. Brouillés ou éclatants de couleur, les décors sont habités par une énergie grandissante, un trouble, une rage tapie prête à se déchaîner, jusqu’à la disparition du narrateur qui semble se dissoudre dans la campagne.

 

 

"Tribunal de la sensation comme disait l’autre. 

Une œuvre ça ne s’explique pas, ça s’éprouve. 
Il y a expérience métaphysique…ou pas. 
Ce n’est possible que si forme et fond se donnent vie mutuellement. 
On entre dans la montagne de Valfret comme on entre en amour ; 
une attraction irrésistible et dangereuse à laquelle on ne peux, ni ne veux, échapper.
Tout y est profondément ambivalent.
On est dehors et dedans en même temps, à la fois dans l’inframonde et le cosmique, 
le tendre - le brutal sont une seule et même chose.
l’ombre et la lumière ne font qu’un.

Un état d’hypnose tant souhaité, si rarement atteint."

Dominique Goblet

 

La presse en parle

Quentin Girard, Libération :

"D'un revers de gouache, Valfret balaie tout ce qu'on a pu lire depuis six mois et installe quelques pierres en haut d'une colline, sorte de petit cairn personnel pour poser de nouveaux jalons en termes de dessin, de narration, de poésie. Voilà pourquoi, comprend-on alors, on lit encore de la bande dessinée. (...) Valfret peint la colère et écrit la rage : il est poète, de toute évidence, celui de la vérité brute, où les mots savent danser sur nos peines."

Lire l'article complet sur Libération.fr

 

Antoine Guillot dans Midis de culture sur France Culture :

"Le flot torrentiel du langage, à la fois célinien et rimbaldien, est celui d'un adolescent qui se fait chier, qui a une rage stupéfiante au milieu de paysages sublimes. J'ai rarement lu quelque chose d'aussi puissant, d'aussi fort à la fois dans la rage, dans l'élégie, dans cette façon de chanter le paysage et la douleur. C'est un moment de poésie complètement sublime. Ne ratez pas ça. Vous ne vous en remettrez pas, vous plongerez dans la beauté et la puissance de ce livre."

Ecouter la chronique sur France culture (16'30'') :

 

Anne-Claire Norot, Livres Hebdo :

"Sec, sans fioritures, La Montagne est d'autant plus percutant que sa réalisation est sans concession. Les dessins à l'aquarelle, gouache ou aux craies de couleurs, révèlent des rues vides, des paysages abandonnés, quasi exempts d'humains. Le texte est lapidaire, le langage âpre, parfois ironique. (...) La voix off égrène une poésie brutale où une sensualité crue vient parfois, brièvement, se substituer au dégoût. Mêlant implacablement l'intime et le politique, La Montagne, album à la beauté brûlante, laisse malgré tout une infime place à l'espoir."

Lire l'article complet

 

Marie Richeux, dans le Book Club sur France Culture :

"On tourne les pages d'un livre à l'érotique âpre et boueuse. Dans des paysages grandioses, quelques êtres se débattent avec l'ennui, le vertige existentiel, la dureté des vies agricoles, le manque amoureux... et des battements de coeur que ne parviennent à recouvrir ni le bruit des autocars, ni la musique, ni tout à fait les trips colorés du LSD. Dieu que c'est beau !"

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