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128 pages — 29,4 x 23,5 cm

impression quadrichromie

Couverture souple avec jaquette- reliure Otabind 

collection Amphigouri

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ISBN 9782390220558
27 €

Les Apprenties

"Je ne suis pas la seule à avoir envie de tout péter. Je voulais témoigner de cette envie et la partager."

Les Apprenties est un conte moderne tout en rage et poésie mettant en scène deux fillettes partant à la découverte d'un monde à la fois merveilleux et hostile, contraintes d'apprendre et d'évoluer très rapidement. Le conte dépasse largement l'initiation pour mener à l'autonomie et à la sororité, devient ode à la capacité de transformation et d'autodétermination des jeunes filles, nous fait passer par l'émerveillement, l'effroi, la volupté de la destruction...

En quittant leur maison et en entreprenant un voyage dans un pays dominé par des créature-outils, les deux fillettes vont entrer en guerre contre le productivisme et les normes qui leur sont imposées. Elles se transforment, trouvent refuge et conseil auprès de leurs aînées, prennent soin de leurs soeurs et de leurs mortes.

La colère monte spontanément, naturelle, inévitable. Elles découvrent leur propre pouvoir, celui de la solidarité aussi, et une autre relation à elles-mêmes, à la nature, à la mort. Elles ne vont pas seulement grandir mais devenir furieuses, prêtes à tout détruire.

Dans ce récit court et rythmé, la contemplation et le lyrisme trouvent naturellement leur place. Les figures étonnantes ou effrayantes qui apparaissent se laissent accepter d'emblée, grâce à une expression très singulière et juste, une radicalité infiniment subtile et poétique, tout en contraste et en fluidité. En ressortent, dès le départ et crescendo, ce qu'il y a de plus beau dans la nature humaine, dans la résistance, ce qu'il y a plus naturel dans la mort et la rébellion.

Zoé Jusseret a travaillé en collage et au monotype, comme pour son premier livre, le sublime et sombre Qui mange des couteaux. Des motifs au trait ou en masses sont obtenus par transfert, découpés, collés et ajoutés pour former des paysages. Chaque impression porte la trace précise d'un geste, gardant l'intensité et la texture des couches de peinture. Apparaissent ainsi des matières à la fois intenses et légères, ancrant l'histoire dans une réalité dramatique, mais où l'espoir est toujours permis à celles qui refusent de se laisser tuer.

 

"On pourrait se laisser avoir, s'imaginer entrer dans un album jeunesse aux couleurs pastels et délicates, aux dessins naïfs habités par deux fillettes sages, petites poupées inoffensives. Mais très vitre, le trait se sésinhibe, l'image sort de son corset et se rebelle en même temps que les jeunes filles. On se laisse emporter par cette fable comme par le sommeil, on passe d'une métamorphose à une autre, on vit avec les morts, on chemine dans un univers qui refuse les diktats, celui du texte, du sens et de la norme. On s'accroche au fil rouge : le rouge de la nappe à carreaux, celui qui coule entre les cuisses et colore les culottes, celui qui tache le papier en dessinant des fleurs, ou celui qui jaillit des géantes pour renverser, dans ses vagues, le monde gris des hommes-machines et des pylônes d'acier." 

Marion Fayolle

 

La presse en parle

Cathia Engelbach, DBD :

" Le récit a, aux premiers instants, comporté quelques mots. Puis le geste de l'artiste, l'empreinte de ce geste sur le papier, a enseveli la parole. Elle n'est pas nécessaire pour dire le mariage de l'enfance et de la mort, ni pour faire entendre la lame noire des volatiles dévoreurs de chair et de peau. (...) Le poème de l'autrice née en Belgique est un feu qui n'en finit pas, le tracé pur et sensuel de deux femmes en devenir."

 

Mireille Langlois, émission Culture et Confiture sur Radio Canada

Ecouter l'entretien avec Zoé Jusseret sur Radio Canada