128 pages — 29,4 x 23,5 cm
impression quadrichromie
Couverture souple avec jaquette- reliure Otabind
ISBN 9782390220558Les Apprenties
"Je ne suis pas la seule à avoir envie de tout péter. Je voulais témoigner de cette envie et la partager."
Les Apprenties est un conte moderne tout en rage et poésie mettant en scène deux fillettes partant à la découverte d'un monde à la fois merveilleux et hostile, contraintes d'apprendre et d'évoluer très rapidement. Le conte dépasse largement l'initiation pour mener à l'autonomie et à la sororité, devient ode à la capacité de transformation et d'autodétermination des jeunes filles.
En quittant leur maison et en entreprenant un voyage dans un pays dominé par des créature-outils, les deux fillettes vont entrer en guerre contre le productivisme et les normes qui leur sont imposées. Elles se transforment, trouvent refuge et conseil auprès de leurs aînées, prennent soin de leurs soeurs et de leurs mortes.
Elles découvrent ainsi leur propre pouvoir, celui de la solidarité aussi, et une autre relation à elles-mêmes, à la nature, à la mort. La colère monte spontanément, naturelle, inévitable. Elles ne vont pas seulement grandir mais devenir furieuses, prêtes à tout détruire.
Dans ce récit court et rythmé, la contemplation et le lyrisme trouvent naturellement leur place. Les figures étonnantes ou effrayantes qui apparaissent se laissent accepter d'emblée, grâce à une expression très singulière et juste, une radicalité infiniment subtile et poétique, tout en contraste et en fluidité. En ressortent, dès le départ et crescendo, ce qu'il y a de plus beau dans la nature humaine, dans la résistance, ce qu'il y a plus naturel dans la mort et la rébellion.
Zoé Jusseret a travaillé en collage et au monotype, comme pour son premier livre, le sublime et sombre Qui mange des couteaux. Des motifs au trait ou en masses sont obtenus par transfert, découpés, collés et ajoutés pour former des paysages. Chaque impression porte la trace précise d'un geste, gardant l'intensité et la texture des couches de peinture. Apparaissent ainsi des matières à la fois intenses et légères, ancrant l'histoire dans une réalité dramatique, mais où l'espoir est toujours permis à celles qui refusent de se laisser tuer.