En 2008, Eric Lambé se retirait pour quatre années d'introspection, en compagnie de quelques stylos. En 2011, il terminait le dernier dessin du Fils du Roi.

Le Fils du Roi est fait de quatre-vingt seize planches hachurées de bleu et de noir, fruit de quinze années de réflexions sur le langage de la bande dessinée. Un récit, une possibilité de récit faite pour en contenir mille, dessinée autant pour être exposée que pour être imprimée en livre.

Frémok se demande comment produire cet ovni pour transposer au mieux le travail obsessionnel qui habite ces dessins. Le Fils du Roi paraît le 18 octobre 2012, tiré à 1500 exemplaires. C'esgt un livre de 33 x 33 x 1,5 cm, à la couverture cartonnée brute, à la reliure apparente. Ce livre s'ouvre très grand, ne tient pas dans la plupart des bibliothèques.

Eric Lambé est le premier auteur du Frémok à être exposé pour la galerie Martel, à Paris en 2013. Le Fils du Roi reçoit un accueil enthousiaste. la rupture de stock est rapide, une question revient : comment rééditer cet objet ?

En 2017, Eric Lambé et Philippe de Pierpont gagnent le Fauve d'or à Angoulême pour Paysage après la bataille. Eric Lambé devient officiellement un auteur essentiel de sa génération. Le Fils du Roi, son livre le plus personnel, devient culte et recherché.

En 2024, le Centre Pompidou fait l'acquisition de sept planches du Fils du Roi. Le livre est épuisé depuis sept ans. Cette consécration et la sortie d'un nouveau livre solo d'Eric Lambé au FRMK, Muséum, nous décident à rééditer ce chef-d'oeuvre devenu introuvable.

La nouvelle édition du Fils du Roi mesure 30 cm. Un livre qui tient dans la plupart des bibliothèques, et largement assez grand pour replonger.

Le Fils du Roi, revue de presse 2012 :

Kurt Snoekx, Agenda

"De ses bics bleus et noirs, Eric Lambé ne tire qu'une vingtaine de mots. Une seule phrase. Et un roman graphique qui vous cloue le bec et vous serre la gorge. Lire Le Fils du Roi est presque une expérience physique, un vagabondage à travers d'énormes couches de matière brute, une rencontre brutale avec la beauté."

Stéphane Beaujean, Les Inrockuptibles

"Cette suite d'illustrations monumentales est l'arène d'un combat, celui d'une urgence artistique de noircir la page contre la règle. Le Fils du roi cherche à coucher sur le papier son désarroi, au plus près du subconscient. Et doit se lire comme une expérience grandiose, mais limite, de récit, de bande dessinée et de confession."

Jean-Claude Loiseau, Télérama

"De la multiplication des images, toujours carrées, toujours au bic, associées, télescopées en demultiples scénarios successifs, est né un livre superbe et inclassable situé aux confins de la bande dessinée et même résolument au-delà."