Dans la maison monochrome de Monsieur Silence, une femme interroge sa vie avant de se décider à partir à la rencontre des bruits et des couleurs du monde.
Une fable sur le silence et le bruit, le dedans et le dehors, le renoncement et la liberté.
La Poupée de Monsieur Silence s’ouvre sur une chaise vide. Cette chaise est celle de l’attente à laquelle serésument les journées de la narratrice, amoureuse d’un homme toujours ailleurs, voué à son exigeante mission : apporter le silence au coeur d’un monde de plus en plus violenté par le bruit. Cette femme sans nom et sans pouvoir, surnommée laPoupée par celui qu’elle attend, se contente d’observer le vacarme extérieur qui bat à sa fenêtre. Dans le vide feutré de la maison, son existence transparente trouve pourtant à se dire. Nous voilà pris, retenus par sa voix économe, poétique, qui n’use que des mots nécessaires aux images que sa claustration convoque.
Images de mélancolie et de patience, de colère et d’incendie des sens. Vole en éclat la prison de verre. Se donne enfin le vaste monde. Un monde de bruit et de fureur, sans doute, mais aussi de douceur et d’espoir, de cris verts, de nuages jaunes, de langues rouges et d’humains multicolores. En oeuvrant à la connivence secrète des couleurs et des bruits, de la lumière et des sons, des perceptions et de l’émotion, Caroline Lamarche et Goele Dewanckel évoquent la mélancolie salvatrice d’un être avide d’altérité et de rencontres. Le temps de s’asseoir sur la chaise offerte, dès la première page, à notre méditation, nous découvrons grâce à elles une histoire à la fois douce et violente, grave et jubilatoire.