Jean Leclercq
Préface de Erwin Dejasse et Atak
Interview de Jean Leclercq par Justine Müllers
440 pages — 17 x 22 cm —
impression quadri —Relié brut + Jacquette —
Collection Knock Outsider
ISBN 9782390220169
Jean Leclercq est né dans la région de Liège en 1951.
En 2003, il réalise ses premiers dessins à son domicile et au Centre Hospitalier Spécialisé de Lierneux dans l’Ardenne belge. Partant toujours de modèles préexistants, il redessine des portraits de femmes et d’hommes célèbres trouvés dans son dictionnaire, des photos extraites d’ouvrages sur les animaux ou des illustrations issues de livres pour enfants. Mais l’essentiel de sa production pléthorique est constituée de cases de bandes dessinées. Dans ce domaine, il fait flèche de tout bois : albums de Bob et Bobette ou de Tintin, volumes reliés du journal Spirou, anthologies de super-héros Marvel, pockets de gare italiens, numéros dépareillés de Mickey Parade ou de Pif Gadget… Une abondante documentation glanée pour l’essentiel sur les marchés aux puces locaux.
Cette incessante activité graphique, attire l’attention d’une éducatrice qui met Jean Leclercq en relation avec La « S » – Grand Atelier. Situé dans la commune voisine de Vielsalm, ce laboratoire artistique destiné aux personnes porteuses d’un handicap mental se revendique d’abord et avant tout comme un lieu de création, loin de toute considération thérapeutique. Aux activités quotidiennes, encadrées par des artistes professionnels, s’ajoutent des projets de collaboration avec des personnalités issues de différents champs de l’art actuel.
À partir de 2008, Jean Leclercq intègre le collectif tout en continuant à peindre et à dessiner seul chez lui. À intervalles réguliers, à la manière d’un rituel, il apporte à l’atelier un grand sacpoubelle en plastique gris contenant par dizaines des dessins exécutés à son domicile. Il est aujourd’hui l’auteur d’un bon millier d’oeuvres. Comme Roy Lichtenstein, il s’empare de cases de bande dessinée qu’il redessine et agrandit. Toutefois, cet exercice de recyclage est très loin du caractère aseptisé des réalisations du peintre pop. Le traitement est vigoureux et sans fioritures : bics, feutres, crayons de couleur et vieux fonds de gouache s’étalent prestement sur des feuilles de carton récupérées avant le ramassage des déchets ménagers. Jean Leclercq ne témoigne pas d’une très grande attention pour la dimension narrative de la bande dessinée qu’il envisage plutôt comme un inépuisable réservoir d’images. Le sens des phrases contenues dans les bulles ne semble pas l’intéresser davantage ; il n’hésite pas à affirmer : «Je ne lis jamais, je marque les mots !».
À 65 ans, Jean Leclercq connait sa première exposition individuelle. Intitulée «Rétrospective inaugurale», elle débute le 18 octobre 2016 à l’espace « Spend » à Paris dans le cadre du «Fanzines! Festival».
En janvier 2017, La « S » Grand Atelier et Frémok sont invités par le directeur du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême à exposer leurs expérimentations narratives. L’exposition Knock Outsider Komiks est un évènement phare de cette édition 2017 et donnent une nouvelle visibilité au travail de Jean Leclercq. La reconnaissance de son oeuvre trouve un écho supplémentaire lors de la programmation de l’exposition Knock Outsider Komiks au Musée Art & Marges à Bruxelles durant l’automne-hiver 2017-2018.