FRMK blog - Almanak FRMK - Adh�rer

124 pages — 24 x 32 cm —
impression quadrichromie — couverture cartonnée  — jaspage sur tranche
collection Amphigouri

ISBN 9782390220572
27 €

Muséum

"Je pars de l'idée de déambulation dans un musée. Automatiquement surgissent des choses intimes. J'ai une technique et des fragments, je cherche la sortie comme dans un layrinthe"

Une oreille posée au sol, une petite voiture dans son emballage, un oeil dans une assiette de potage... Eric Lambé nous laisse errer dans son musée mental, dans ses collections privées... Muséum est un espace fantasmé, beau et déroutant, où les images s'enchaînent avec une fluidité virtuose.

Lambé est le premier visiteur et le gardien de son musée, lui seul sait ce qui se cache derrière chaque référence ou anecdote, derrière un titre ironiquement pompeux... et quelle importance il faut ou pas leur accorder. Fragments d'histoires, réminiscences et pièces imaginaires réunis en toute subjectivité forment une collection personnel labyrinthique, tour à tour abstraite, fantaisiste et mélancolique, conçue pour perturber notre regard.

Comme dans Paysage après la bataille, l'introspection commence par un trouble artistique, qui ouvre à un rapport serein au monde exgtérieur. Mais ici ce qui nous émeut surgit de la salle qu'on n'avait pas prévu de visiter. Notre esprit est appelé par le bruit de la rue, ou par un vieux souvenitr... La beauté plastique d'un vieux jouet ; un premier émoi artistique, enfant, dans un autre musée ; l'homme allongé devant le musée... Les objets qu'on met d'habitude sur un piédestal sont presque totalement mis hors champ, Lambé leur préfère finalement le plaisir d'une promenade en vélo.

Dans son récit le plus intime, Lambé évoque en fil rouge le sentiment d'être irréductiblement étranger au monde, lorsque le tumulte de celui-ci dérègle notre intériorité. Lieu idéal d'introspection où l'on régénère son rapport au monde, le musée devient un refuge qui nous protège du réel. Ici, on se sentira tout aussi minuscule et impuissant à comprendre ce qui nous entoure que dehors, mais on aura le temps de savourer l'expérience.

Comme dans Le Fils du roi, la déambulation frise constamment l'abstraction mais produit à chaque pas des images fortes, directement compréhensibles par une approche sensuelle, chacune renfermant tout un monde et faisant écho à nos propres troubles.

D'un même élan, Lambé poursuit les idées qui jalonnent son travail, interroge notre rapport à la beauté, à différentes normes, au langage, et tourne en dérision l'entreprise dans laquelle il s'est lancée. Sin miusée se parcourt l'esprit ouvert à l'imprévu, tant mieux si l'on est pas certain de devoir le prendre au sérieux.