Des fenêtres de sa précédente demeure, Michaël Matthys voyait les cheminées d’usines de Charleroi en Belgique. Il leur trouvait une certaine beauté. Ce Carolorégien s’est fait remarquer à l’Académie des Beaux-arts de Tournai par des lithographies dans lesquelles il brossait une jungle charbonneuse, brumeuse comme son pays natal. Il vit à présent dans une riante vallée non loin de Thuin et de la Sambre. Après avoir publié dans plusieurs numéros de la revue Frigobox et participé à l’ouvrage collectif Self-Service, il publie Moloch en 2003 aux éditions Frémok. Il compose ensuite une ode (barbare ?) à Charleroi, La ville rouge paru chez Frémok, dont les pages, réalisées en sang de boeuf, ont déjà été exposées par son galeriste Jacques Cérami, au centre Beaubourg et à Art Brussels. Après La ville rouge, le sang de boeuf intègre durablement la palette de Michaël, comme dans la série de dessins mêlant fusain et sang tournant autour d'Au Coeur des ténèbres de Joseph Conrad, qui donnera Kurtz à paraître chez Frémok en janvier 2024.

Les travaux de Michaël Matthys ont intégré de nombreuses collections institutionnelles et privées, de  celles du Musée des Beaux-Arts de Charleroi à la fondation Francès, en passant par les musées d’Ixelles et du Grand Hornu. Il est encore aujourd’hui représenté par la galerie Jacques Cerami, galerie phare d’une ville natale qui le ne quitte pas, Charleroi.