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Campo di baba - Champs de beignets

Amanda Vähämäki

64 pages — 18 × 18 cm
bichromie — couverture souple
avec rabats — collection
Quadrupède
/ ExpérienceAlice

 

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ISBN 9782350650173
14 €

Amanda Vähämäki, sur Campo di Baba

Qui es-tu ?

Je suis une dessinatrice de bd, j’oserai même dire une artiste professionnelle de bd étant donné qu’actuellement je n’ai pas d’autre emploi. J’ai grandi en Finlande et j’ai passé les six dernières années en Italie étudiant ce qu’on appelle les « beaux-arts ».

Pourquoi avoir choisit un outil si simple pour dessiner ton histoire ?

Je ne l’ai pas vraiment choisi, je dessine au crayon depuis des années, depuis l’enfance. J’ai aussi essayé d’autres outils et je continuerai d’expérimenter, mais le plus facile et le plus familier et habituel pour moi, c’est le crayon.

Est-ce un livre pour les enfants ou les pères et mères ?

On me pose souvent la question. Si une histoire qui implique un enfant ou même un ours en peluche, ça ne veut pas forcément dire que c’est une histoire pour enfants. Beaucoup de films d’horreur ont comme personnages des enfants, jouant des anges ou des démons, pourtant ce ne sont pas vraiment des rôles d’enfant. Les vrais enfants sont des êtres humains, ils n’ont pas de traits particuliers (ex : « Tous les enfants ont beaucoup d’imagination »). Quant aux papas et aux mamans, je ne pense pas qu’il soit nécessaire d’avoir des enfants pour s’intéresser à l’enfance. Je ne veux pas que le lecteur pense à une enfance particulière, mais à l’enfance en général.

À la première lecture, l’histoire semble être un rêve, mais, après une seconde lecture, il semble qu’il y a plus qu’une simple histoire de rêve. Quel est le sens de ton livre (si cette question veut dire quelque chose) ?

" … et puis je me suis réveillé et j’ai découvert que ce n’était qu’un rêve ! "

Qu’est-ce qu’une simple histoire de rêve ? Pour moi, il n’y a pas de simples rêves. Mais comprenez-moi bien : je ne suis pas vraiment intéressée par la psychanalyse ni l’interprétation ni la magie ni l’ésotérisme. Pas du tout ! Je pense que c’est déjà intéressant que les gens rêvent. Les rêves sont comme des rébus, ils ont l’air mystérieux avant d’être résolus, je ne souhaite pas déchiffrer le puzzle, je veux le reproduire. Lorsqu’un rêve trouble votre routine, vous n’appelez pas ça "un simple rêve".

Quelles sont tes influences ?

Hmmm, est-ce que j’ai vraiment parlé de films d’horreur ? Le cinéma en général, a eu une grande influence sur mon style narratif.L’histoire pourrait presque être un story-board. J’ai étudié l’animation et cela m’a amenée à être attentive aux séquences et au mouvement. J’ai aussi étudié l’anatomie et cela a déformé le style que j’avais en bande dessinée. 
Je déteste ces questions « d’influences ».
Beaucoup de mes influences viennent de bd alternatives que je trouvais à la bibliothèque de la ville lorsque j’étais adolescente. Julie Doucet, David B et Robert Crumb. J’ai dû réfléchir au "style" du dessin avec les membres du collectif Canicola. Avant ça, je devais simplement dessiner. Je dirais que beaucoup vient de ce groupe. Il y a un certain lien entre tous les membres bien que ça ne paraisse pas si on n’y prête pas attention.

Il y a peu de textes. Quelle est ta position par rapport au texte en bande dessinée ?

Je n’ai rien contre les mots. Mais je ne veux pas les gaspiller. J’ai une règle : deux bulles par planche, au maximum trois. Principalement parce que je veux que la narration reste facile pour le lecteur. Dans cette histoire, les événements s’enchaînent et les personnages ne peuvent pas s’arrêter et discuter.

As-tu déjà rencontré un ours en peluche ou une pomme avec des yeux ?

Ce n’est pas un ours en peluche mais un petit ours puant. Mais bien sûr, je l’ai rencontré. « L’art »,  c’est ça, non ? Essayer de représenter le monde réel d’une façon ou d’une autre.

As-tu ton permis de conduire ?

Naaan, et je n’en ai jamais voulu. J’aime marcher.

Peux-tu me dire comment tu as rencontré le FRMK et pourquoi tu as choisi de publier ce livre chez cet éditeur ?

J’ai rencontré les gens du FRMK à Angoulême. Ils m’ont abordé à une de ces horrible "after" à l’hôtel Mercure et j’étais très honorée parce qu’ils ont déjà publié de très beaux livres.

Quels sont tes projets maintenant ?

Je travaille sur un livre beaucoup plus long et plus profondément plongé dans le rêve encore, mais bien plus drôle. J’ai aussi commencé à utiliser la couleur cette année. Mais chuuut, ça porte malheur de parler de ses projets avant qu’ils ne soient finis !