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88 pages — 24 x 32 cm
quadrichromie

couverture cartonnée

collection Amphigouri

 

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ISBN 9782390220299
25 €

Malgré une fin proche

Plongeons dans un monde qui brûle, une réalité hantée par des catastrophes passées et futures. Couleurs et sensations guident la narration, nous font cheminer entre craintes et espoirs, intimité et rapport au monde.


Paz Boïra propose une bande dessinée éclairée par des visions oniriques, des cauchemars réalistes qui laissent le sens s’épanouir chez le lecteur, tissent des liens entre imaginaire et vécu. 

Son livre est une recherche, une œuvre en mouvement trouvant rythme et force dans la couleur,  passant de la violence des sensations d’êtres en lutte à la douceur de leur imagination.

C’est la couleur qui fait ressortir une catastrophe passée, la crainte de l’inconnu, l’émerveillement. C’est elle qui créé des changements de rythmes, d’une précipitation de sensations à l’apaisement, des tons doux de la campagne vue par la vitre d’un train à la vision d’un feu de forêt qui éclipse le repas de famille.

Les personnages de Paz Boïra doutent, songent, éprouvent des sentiments contradictoires, donnant à chaque séquence du récit une fin ouverte à l’interprétation. Leurs pensées dérivent, fuyant l’ordinaire, micro-évènements qui mènent par l’imagination à des scènes surréalistes : humains et animaux mourant dans un même incendie, ou communiant dans une ode lyrique à la vie sauvage. Chaque apparition montre l’incertitude qui nous entoure. Des images impossibles s’imposent à nos yeux. Des drames passés et futurs entrent par la fenêtre comme un déjà-vu. Le sens se dégage par les regards croisés qu’autrice, personnages et lecteurs posent incrédules sur un réel qui dépasse la fiction. 

 

Malgré une fin proche aborde un enjeu majeur de son époque et de l’art, la destruction du vivant, s’interroge sur la possibilité de vivre avec un mal lointain qui dévore nos consciences. Ce récit muet, avançant par apparitions, renversements et détours oniriques, poursuit le travail introspectif et sensuel de Paz Boïra, qui cherche à représenter les marges de notre conscience.

Le rapport intime à une question universelle prime chez Paz Boïra, qui évoque les conséquences autant individuelles que collectives du désastre, en assumant la part de subjectivité d’un être humain désemparé. En nous montrant que peurs, doutes, espoirs constituent en s’imposant à nous une forme de réalité, en faisant apparaître des images de fiction proches de ce que nous connaissons, Paz Boïra permet l’appropriation du récit par chacun. Elle s’ouvre de ses doutes et du poids de visions cauchemardesques. Elle partage avec le lecteur la construction du sens et quelques humbles réponses : l’amour et l’introspection.